Delphine Jubillar : deux voitures au cœur de l’enquête, la piste pour retrouver le corps relancée

Delphine Jubillar reste introuvable. Depuis sa mystérieuse disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, l’infirmière n’est toujours pas réapparue. Tout au long de l’enquête, de nombreuses hypothèses ont été soulevées. La trentenaire a-t-elle fui la France ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre ? A-t-elle été victime d’un féminicide ? Alors que les enquêteurs ont placé en détention son mari, Cédric Jubillar, ce dernier continue de clamer son innocence. Toutefois, deux voitures pourraient relancer l’affaire. Ce mercredi 22 février, Le Parisien a fait de nouvelles révélations sur l’enquête en cours.

Dans les colonnes du quotidien, on peut lire que la voiture de l’infirmière est au cœur des investigations. En effet, l’emplacement du véhicule le soir de la disparition est jugé comme inhabituel pour les enquêteurs. D’autant qu’un voisin leur aurait expliqué qu’elle n’était pas garée comme d’habitude. “La voiture de Delphine était garée à la seconde place en partant du haut, le capot vers moi, dans le sens de la montée”, a confié le témoin et d’ajouter : “Delphine avait toujours l’habitude de se garer là et moi, toujours à la première place, en partant du haut”. Qu’est-ce qui ce soir-là a changé ?

La voiture de Delphine Jubillar positionnée bizarrement

Selon le voisin du couple Jubillar, le 15 décembre au soir, la Peugeot 207 de la mère de famille était garée “capot vers le haut”. Cependant, le lendemain matin, l’homme aurait expliqué aux enquêteurs que la voiture était en sens inverse et de préciser : “La veille, j’ai fait le créneau et je me suis garé normalement. Le matin, ma fille était sur le côté le temps que je manœuvre, et je me dis : ‘Ils m’ont collé ce coup-ci’, et je voyais le siège auto« . Un autre détail qui a intrigué le voisin. “Avant, je ne voyais jamais le siège auto. Je me suis dit : ‘C’est bizarre, ils se sont garés autrement’”. Ce témoignage laisse-t-il sous-entendre que la Peugeot de Delphine Jubillar a été déplacée pendant la nuit ?

De son côté, Cédric Jubillar, suspect principal dans l’affaire, avait été interrogé à ce sujet. L’ancien artisan avait donné une autre explication à ce changement soudain d’habitudes. Selon lui, “Delphine se garait toujours vers le haut quand elle revenait du travail et vers le bas quand elle revenait de l’école”. Il avait également soutenu lors de sa garde à vue que le jour de sa disparition, son épouse s’était “garée capot vers le bas”. Une version contradictoire de celle du voisin et des proches de la trentenaire.

Le véhicule d’un ami de Cédric Jubillar examiné

Alors que le positionnement de la voiture de la jeune femme reste un mystère, les résultats des examens de la voiture d’un ami de Cédric Jubillar ont été révélés. Une expertise ADN de la Peugeot 306 blanche avait été réclamée après la découverte de follicules pileux humains et de traces de sang. Selon le média, les expertises transmises en janvier dernier ne sont pas concluantes. S’il est vrai que de l’ADN féminin a bien été retrouvé dans la voiture, garée à quelques kilomètres de Cagnac-sur-Mines, le village de Delphine Jubillar, il ne s’agit pas de celui de la disparue. Un résultat venu confirmer les précédentes analyses effectuées un an auparavant.

La thèse de “la voiture blanche” avait suscité beaucoup d’intérêt pour les enquêteurs. Celle-ci avait été donnée par Marco, l’ancien co-détenu de Cédric Jubillar. Il avait expliqué que le père de famille lui avait confié ne pas “être assez stupide pour utiliser sa propre voiture (dans le cadre du meurtre de sa femme, ndlr). Il aurait utilisé une voiture blanche”. Pour les avocats du principal suspect, il s’agirait ici d’une fausse piste. “Ces expertises corroborent ce que nous pensions depuis le début : cette histoire de voiture blanche et le scénario sous-jacent ne sont qu’une fable”, a déclaré Me Alexandre Martin, un des trois avocats de Cédric Jubillar au quotidien.

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Delphine Jubillar, une enquête qui piétine ?

Depuis le début des investigations, de nombreuses pistes ont été suivies par les policiers toulousains. Ils se sont notamment intéressés à un cimetière situé non loin du domicile du couple. Neuf tombes avaient alors retenu leur attention. La raison ? Au moment de la mise en examen de Cédric Jubillar, une voisine avait raconté qu’il lui avait montré comment ouvrir une tombe. Elle se souvenait alors dans Libération : “Il a l’air de bien connaître les lieux. Il me montre les joints des tombes du cimetière, il me fait un cours sur les joints propres, sales”.

Le trentenaire lui aurait également soutenu s’y “connaître en tombe” avant de lui lancer, “Merci maintenant, il y a tes empreintes avec les miennes”. Dès lors, certains proches de Delphine Jubillar restent persuadés qu’une fouille complète du cimetière de Saint-Dalmaz est nécessaire : “C’est vrai que le cimetière est l’endroit idéal pour cacher un corps. Mais dans ce cimetière, il y a deux cents tombes et ils en ont fouillé que neuf”, relatait un témoin pour Enquête criminelle.

Cédric Jubillar, mis en examen pour meurtre sur un conjoint, continu de plaider son innocence. Avec ses avocats, il tente de changer ses conditions de détention pour une assignation à domicile sous bracelet électronique. Pour l’heure, ses demandes ont échoué. Cependant, le 13 février dernier, La Dépêche annonçait qu’un logement de 25 mètres carrés, basé en Ariège, pourrait valoir à l’artisan l’acceptation de sa demande. Toutefois, rien n’a été acté pour le moment.