Une mère donne une « gifle éducative » à son fils de 12 ans et écope de 4 mois de prison, « Il n’y a pas eu de remords »

mis à jour le jeudi 16 mars 2023
Une mère donne une "gifle éducative" à son fils de 12 ans et écope de 4 mois de prison, "Il n'y a pas eu de remords"
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Une femme écope de quatre mois de prison pour avoir infligé une « gifle éducative » à son fils de 12 ans. Voici les faits reprochés.

La gifle ou la fessée sont des pratiques éducatives qui suscitent de plus en plus de débats dans notre société. Si pour certains parents, c’est un moyen rapide et efficace de faire comprendre à leur enfant qu’il a dépassé les limites, pour d’autres, c’est une violence inacceptable et une violation de ses droits. La gifle est, de ce fait, une pratique controversée et discutée.

À l’échelle internationale, plus de 60 états ont déjà adopté des lois pour interdire la fessée et les gifles données aux enfants. La Suède a été le premier pays à l’interdire, suivi par la Finlande, la Norvège, l’Allemagne, plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine. Plus récemment, le Pays de Galles, l’Écosse et la France ont également adopté les lois qui interdisent les châtiments corporels infligés aux enfants, tels que la fessée et la gifle.

La mère a été condamnée à une peine de quatre mois de prison pour coups et blessure

Dernièrement, une mère a été condamnée par le tribunal correctionnel de Bruxelles à une peine de quatre mois de prison pour coups et blessures. La scène s’est déroulée dans un contexte similaire à celui des campagnes contre les gifles. En juin 2019, la mère et son fils de 12 ans ont eu une dispute à propos des devoirs.

En 2019, la femme a giflé son fils âgé de 12 ans après que celui-ci lui a jeté un verre d’eau à la suite d’une dispute survenue pendant qu’ils faisaient les devoirs de l’adolescent. La femme, âgée d’une quarantaine d’années, a par ailleurs jeté un livre sur son fils en réponse à son geste. L’intervention de la police a été déclenchée par un voisin ayant entendu du bruit. Après examen, un médecin a conclu à une contusion, mais aucune lésion n’a été relevée. La mère a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour coups et blessures. La circonstance aggravante retenue est que l’auteur avait une autorité sur la victime mineure.

Le texte de loi actuellement en vigueur en Belgique n’interdit pas la pratique de la gifle pédagogique

Selon le pédagogue Philippe Noens, qui a été interviewé par le quotidien belge Standaard, la « gifle éducative » n’est pas illégale en Belgique. « C’est le cas dans de nombreux autres pays. Pourtant, la plupart des gens dans notre pays pensent aussi qu’il vaut mieux ne pas punir physiquement un enfant, quel que soit son âge », a déclaré l’expert.

Actuellement, 22 pays européens ont interdit les gifles infligées par un parent à son enfant. Mais en Belgique, il y a des débats et des propositions de loi en cours. Toutefois, le texte de loi présentement en vigueur n’interdit pas la pratique de la « gifle éducative ». Ainsi, les tribunaux peuvent la considérer comme légale dans certaines circonstances.

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 « Il n’y a plus eu de remords de la part de l’accusé lors du procès »

Selon Philippe Noens, il est difficile de déterminer si, dans ce cas précis, il s’agissait d’une « gifle éducative ». Il a précisé : « Il est difficile d’étendre cela à cette situation spécifique, car vous n’en connaissez pas les tenants et les aboutissants. Je présume que vous ne comparaissez pas simplement devant le tribunal en tant que parent ».

La juge a justifié sa décision en expliquant que « les faits ont une certaine gravité et révèlent un dysfonctionnement dans la relation mère-fils. Le tribunal tient compte du fait que l’enfant n’était certes pas facile, mais doit également établir qu’il n’y a plus eu de remords de la part de l’accusé lors du procès ».


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Marie France, magazine féminin